Calvi : La Signoria prend le maquis

L’immortelle, fleur jaune vivace au parfum safrané avec un zeste de torréfaction caramélisée, est la note de tête cachée dans le maquis. Elle aurait fait dire à Napoléon qu’il pourrait reconnaître son île les yeux fermés.

A la Signoria, le balcon de la Suite Demeure 16, dominant un entêtant jasmin, donne sur le cirque montagneux de Bonifato, qu’on respire sans y penser. A l’arrière plan, dépasse à peine l’incisif mont Cinté, point culminant des montagnes de Haute-Corse (à 2708 mètres).

La Citadelle de Calvi

Erigée au XVII siècle, symbole de six siècles de domination génoise, elle surplombe de son imposant promontoire rocheux ville, port et large baie de Calvi. D’où l’on part à bord d’un des bateaux CNC  à la journée, avec ou sans skipper. Une vedette habitable « Prestige 440 S » de 13 mètres vous conduira vers une escale en Sardaigne. Ou, en une heure de super belle promenade, en mode bientôt l’apéro ou l’eau…

Vers des grottes aux falaises volcaniques rouge feu passé. Quelques méduses à fleur d’eau tandis qu’on pique nique. Le puissant sillage d’écume du bimoteur se confond au loin avec les cimes neigeuses, tandis qu’on pousse jusqu’au village enclavé de Girolata. www.reservesnaturelles.org/scandola

A Calvi, 700 habitants dont 2500 légionnaires. De hauts remparts encerclent le Palais des Gouverneurs, rebaptisé Caserne Sampiero. Il abrite rencontres et événements culturels. On mange un samedi midi d’avril ensoleillé avec les associations culturelles (Calvi On The Rocks et bien d’autres) dans la  Poudrière nichée dans les contreforts et la nouvelle galerie d’art contemporain sous le porche de la Citadelle.

On se promène parmi les lieux de la vieille ville aux ruelles escarpées. Ici aussi, on construit une « marque de territoire et de rencontres » comme disent les plaquettes d’aménagement territorial distribuées par le réseau des Chambres de Commerce. 2015-04-11 11.47.02

L’hôtel La Signoria est  à 4 kilomètres de Calvi d’où les avions décollent. On les entend pourtant à peine, tant l’atmosphère est apaisante. Cinq étoiles valant leur pesant d’Histoire, de senteurs, de Relais et Châteaux. Le balcon n’est pas mal, non ?

Des buses tournoient dans les parages du parc de cette Maison de maître génois du XVIII. Une « seigneurie » en corse, d’où son nom. A gauche, un chemin conduit en cinq minutes au vignoble ou en 10 à une vue sur baie, rochers volcaniques au loin et et Citadelle au près. Une buse se pose un instant sur l’une des 4 fontaines en pierre chinées en Provence par Jean-Baptiste, le maître des lieux.

Tandis que sa conjointe, Marie Ceccaldi, antiquaire devenue spécialiste de cosmétiques de plantes bio « made in maquis », a constellé les 24 chambres patinées, les villas privatives et les maisons (baptisées Casettas) de ses meubles anciens, donnant un charme atypique à la décoration. Qui se propage au restaurant et jusque dans l’entrée du Spa bio. Il inverse les couleurs du drapeau corse : le marin noir sur blanc devient blanc sur noir. C’est clair ?

On passe au Bar orientalisant de belle facture (canapé de salon rond acheté lors de la fermeture du Royal Monceau). Le comptoir, un vieux zinc « Poulain, de Marseille », s’est négocié d’arrache-pied (car les acquéreurs américains en raffolent).

On explore bien sur le restaurant gastronomique la Palmeraie de Thomas d’Arcangelo, qui n’aime pas masquer le produit avec des artifices culinaires. Son top trois ? L’araignée de mer de Galeria, le veau et le Denti, dorade rose locale à joue bleue. www.hotel-la-signoria.com

La route des villages perchés ou blottis de la Balagne. Pigna, après Santonionu, est un bel exemple de village vivant de sa culture artisanale, pas un musée de pierre. 3 kilomètres plus bas, le ruban de sable fin des plages joue les supplices de Tantale :

le bar Serge y joue les prolongations de la Signoria en plage semi-privée (qu’on a pas le droit de débarrasser de son algue, la posidonie : l’espèce est protégée par la Loi Littoral).

Continuer jusqu’à L’île-Rousse

Puis jusqu’au Parc botanique de Saleccia, classé jardin remarquable en 2015, 10 ans après son ouverture. Sous la houlette du paysagiste Bruno Demoustier, qui a arpenté le maquis, s’imprégnant de ses odeurs, de ses formes, de sa palette de couleurs, pour y découvrir l’or d’une euphorbe, le vert glauque d’une hélébore, l’argent vert gris d’une immortelle, une fleur de ciste timide.

900 espèces sur 7 hectares divisés en pôles thématiques, bien sûr. L’immortelle, notre coup de cœur, y est déclinée sous différentes variétés. On l’y distille aussi en eau florale, entre autres vertus, apaisante après les coups de soleils. Et on en tire la matière noble : de l’huile essentielle, non chauffée, artisanale. www.parc-saleccia.fr

Made in Maquis

Marie Ceccaldi, dont la grand-mère était guérisseuse, a crée sa gamme Casanera Made in Maquis restituant nectar et actifs de la flore corse au sein d’huiles et de crèmes. Dont on vous enduira au spa pour un soin, après passage dans le kiosque de l’immense jacuzzi en pierre circulaire, d’allure monacale, merveilleusement calme.

Comme les produits Casanera sont à 99 % bio, Marie songe à créer son propre label : « Car celui d’Ecocert n’exige que 12 % en bio… et autorise 5 % de chimie ».

www.calvi-tourisme.com

www.hotel-la-signoria.com

Pour les produits Casanera :  www.casanera.fr

 

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